Il est parfois difficile de se repérer. A tout âge.
Surtout si une brume se lève devant soi. On ne sait pas où aller si ce n'est à travers ces écrans de fumée que la nature s'amuse à planter tout droit. Et il en est de même pour un phénomène moins naturel : une situation conflictuelle, une fatigue urbaine, une convalescence, une absence. Une image sur une toile, et une volute que l'on suspend.
Une toile.
Les écrans se dressent comme au cinéma, le noir est fait dans la salle. A court terme, on est en impasse sans sortie de secours, juste un espoir aidant : que le scénariste suprême ait eu l'idée d'un rebondissement heureux. Mais les bobines tournent, la fumée demeure. Elle hésite. Disparaît un instant. Menace de revenir. C'est sans fin. Des écrans derrière les écrans, des histoires qui s'enchaînent ou qui s'emboîtent. Mais tout est imaginé, mis en script, un rêve en étoile le long d'une toile tendue. C'est le piège du rêve, rêver sa vie, alors que vivre ses rêves est le coeur de l'existence. Envie de vivre.
Une volute.
Il y en a moins. Pour une belle raison : j'arrête de fumer. Une mauvaise drogue que cette nicotine addictive. Comme cela disparaît la fumée devant soi, les faux filtres à douleurs, et bientôt un meilleur souffle. Comme un réveil joyeux cette envie de ne plus fumer m'a attrapé un après midi, relâché parfois, mais tant diminué que l'horizon est tracé : ne plus en avoir goût. Préférer les autres combats. J'en ai les perspectives. Je les vois. Sans écrans de fumée.
Commentaires
Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.