Après tout nous sommes funambules.
Nous croyons marcher sur la terre ferme, pavée de certitudes, mais tout peut disparaître. Un emploi à durée indéterminée, un bonheur familial, une bonne santé, tout est explosable comme nos villes prises d'assaut. Le chaos après tant de quiétude rend conscient du fait que seul un filin d'acier est sous nos pas. Il faut glisser dessus, pointe en avant, talon collé. Le pourtour est champs de mines. Avancer tout droit est règle d'or, ne pas se retourner. Relever le regard.
En guise d'aide certains confectionnent parfois une longue gaule à porter à bout de bras. D'un côté on accroche son bagage du passé, qui pourrait faire chuter. Oui mais ces petits malins y ajoutent de l'autre côté des projets d'espoir, tout aussi lourds car chargés de belles idées, revivre, être aimé, se développer, être libre.
A bout de bras on peut sentir le poids ainsi accumulé, et jouer d'équilibre. Pour ressentir sa marche, son poids, son envie de conquête, et sa victoire sur les petits vertiges de l'isolement à mi parcours.
Commentaires
Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.