C'est un mot étonnant que cette imposition.
On peut la décliner avec les mains pour dire ce que l'on recouvre, ou bien signifier que l'on recouvre l'impôt, qu'on le recueille, un peu comme on se recueille, mains jointes. C'est dire la portée du réceptacle, de ce pot commun dont on cherche tant à échapper quand on a du bien. Des revenus, car ils étaient partis sans doute. De ces choses si faciles à perdre que l'on évoque ce qui est trop liquide, actifs volatiles sans doute.
On peut y voir aussi ce qui s'impose à ce que l'on possède et qui ne s'évapore pas, on parle alors d'actif issu du père, des pairs, du patrimonial. Qu'est-ce qu'un actif matrimonial ? Qu'un matrimoine ? Qu'importe, il est non imposable, on ne peut le saisir car il est aérien. La "direction" des impôts (qui est souvent à l'ouest) a pour objet de recueillir l'essence de ce qui est possédé ici bas, de délivrer en quelques sortes par une forme d'exorcisme l'abus de richesse pour le redistribuer en bien public. Un peu comme deux mains jointes chargées de recueillir de l'eau fraîche, liquide ou non liquide, pour qu'on offre à l'Etat et à sa méthode de redistribution du moment un peu de cette boisson première.
C'est une imposition par les mains tendues, avec en plus un bras armé, le "contrôle" fiscal. Le contrôleur des impôts, celui qui demande si on a bien son billet. Et qui l'attrape. Hop. C'est un geste auguste, pas celui du semeur justement, mais celui de la récolte, celle du fruit de l'impôt (l'arbre devant être l'impôtier). Et comme tout contrôle a son pendant, le conseil intervient, écoute et organise. Que d'efforts pour échapper à l'inquisition, l'enquête de l'imposition, qui demande avocats et petite fortune qui résiste et ne veut fondre taxée.
L'imposition est drôle de mot. Une in-position.
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