Le bicolore rythme nos vies autant que les jours, nuit noire et blanches aurores. Il nous incite à lire ce noir d'encre sur ces blancs papiers, pluriels, et comme à voix sourdes sans la frappe qui résonne. Nous écrivons ainsi nos vies sur ces deux opposés, et dont le froid de neige peuple les longs moments d'absence. Le vide est blanc, teinté d'absence. Le noir est plein, dominant, comme les heures sombres et difficiles.
L'inventeur du bicolore a su percevoir que ces deux signaux conjugués donnent un sens profond à qui les arbore. Les costumes et les ensembles font office d'institution portable, des pieds à la tête. Littéralement. Il s'agit alors d'être, visiblement, entre ciel et terre, entre pile et face du damier de casino, entre deux mondes que l'on habite pleinement. Nocturne et diurne, le porteur de noir et blanc est chez lui partout, à travers le temps. Qu'il soit prêtre ou en smoking, en costume de marié ou en garçon de café, en robe d'été comme en chapeau, le noir et blanc gagnent à tout coup, pair et impair, passe et manque.
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